La traversée du Brandevin... vers l'Ouest

Il avait trouvé plusieurs vieux parchemins, et des reliques étranges. Les brigands qui sillonnaient les environs de Bree avaient tendances à établir leurs campements dans les anciennes ruines du pays. Traco avait un soir questionné le tenancier du Poney Fringant sur ces ruines.  Il lui avait brièvement raconté l’Histoire du royaume d’Arnor, sa division, et sa chute. Il passait ainsi ses soirées à étudier reliques, parchemins et livres qu’il empruntait aux archives de la Ville, cherchant les traces des « semi-hommes » dans l’histoire d’Arnor et du Cardolan.

Revenu depuis trois jours à Bree, le jeune Aide-Frontalier avait continué son apprentissage du combat avec les Veilleurs, parfaisant sa maîtrise l’épée. Le dernier soir était venu, et alors qu’il avait préparé son paquetage pour le voyage retour vers Grand’Cave, Traco s’installa comme tous les jours pour souper au Poney Fringuant. Des œufs brouillés et une préparation de patates rôties fumaient devant lui dans son assiette. Il sirotait sa bière en regardant d’un air distrait les badauds, quand il entendu un nom familier : « …Shawe Soucolline ! Les Hobbits se joindront à nous, c’est un peuple de confiance !» Les mots avaient été prononcés par un Homme vêtu étrangement. Ils étaient plusieurs à palabrer, Hommes, Elfes, ainsi qu’un Hobbit qu’il n’avait jamais croisé à Bree depuis son arrivée. Tendant l’oreille, Traco ne comprit pas le sens de leur discussion… Mais quelques bribes le marquèrent, et il se jura de questionner Dame Shawe à son retour. « Des Heures Sombres arrivent ! » « Il ne s’agira pas là de combattre loups et ours ! ».  L’étrange groupe s’installa ensuite à une table plus éloignée, et le jeune Hobbit n’en su pas plus…

Il était presque midi alors qu’il arrivait à Stock. Il était parti à l’aube et s’était arrêté pour un premier repas sur le bord de la Route de l’Est. Traverser à nouveau le Brandevin, dans le bon sens cette fois-ci, l’avait emplit de joie et de réconfort. L’envie lui pris de passer par le Sud, les collines vertes et le Pays de Touque, pour contempler sa patrie d’en haut. Il s’arrêta  à Castelbois pour manger, et grimpant dans les collines pour trouver un coin à l’ombre propice à « la pipe d’après manger », il fit une étrange rencontre. Un elfe. Ortir, ainsi se nommait-il. Il questionna Traco sur la Comté. Ce dernier resta distant et froid, comme à son habitude, mais l’elfe était plutôt affable pour ceux de sa race. Alors que le Hobbit s’apprêtait à reprendre la route, l’elfe lui lança : « Vous êtes un curieux, Jeune Frontalier Traco, n’est-ce pas ? » Traco ne répondit pas, et l’elfe continua : « Si l’envie de chevaucher vous reprend, partez vers le Nord-Ouest, passez le Chas-de-l’Aiguille et les Hauts reculés. Après quelques jours, vous passerez le Fleuve Lhun, et arriverez en Ered-Luin. Ce sont les Terres des Elfes… Vous y trouverez peut-être certaines réponses » Traco fixa l’Elfe qui affichait un sourire énigmatique, et se mit en selle sans mot dire.

Deux heures plus tard, il était à Hobbitebourg, et retrouvait son Vieux. Traco aida son Grand-Père a rassembler ses étals, les journées du Lith se terminaient, et il était temps pour tous deux de rentrer. Une carriole fut attelée à Vif, et ils firent route vers Grand’Cave, chacun racontant ses péripétie à l’autre.

La traversée du Brandevin... vers l’Est !

Les paysages défilaient, toujours verdoyant. Le vent sifflait dans ses cheveux. Le soleil cognait, encore et toujours. Vif, lui aussi, transpirait à grosses goûtes.

« Voici Vif, un poney admirable. Il te mènera à destination avec entrain. Allez, jeune Frontalier, prudemment mais sûrement !» C’était les derniers mots du Shiriffe, avant son départ vers Bree, la cité des Grandes-Gens. Loin, à l’Est, là-bas continuait sa mission : rencontrer le maire, et lui transmettre la missive. Ce n’était en fait que le début.

Il avait passé le Brandevin, pour la première fois, et s’était arrêté à Creux-de-Crique pour y passer la nuit. Il n’y avait plus de collines, mais une sombre forêt. Il était reparti le lendemain à l’aube, sans un mot.
« SombreFleuve ! Tu sais d’où viens notre nom, Traco ? » Le jeune Hobbit se remémorait la douce image de son Vieux, assis au bord l’eau, le visage rayonnant de mystère. « Les Hobbits, mon petit Traco, n’ont pas toujours vécu dans la Comté ! Ils vivaient avant bien loin à l’Est, de l’autre côté d’immenses montagnes que nos ancêtres ont gravi pour venir jusqu’à ce petit coin de paradis ! Ils en sont partis car les eaux du fleuve qui bordaient leur village est devenu un jour  si noir, que les poissons sont tous morts. C’est en mémoire de ces temps mauvais que nos Anciens ont pris le nom de SombreFleuve… »

Il avait dû faire ses preuves auprès des grandes-gens. Quelques brigands en avaient fait les frais. Il logeait au Poney Fringuant, la plus grande auberge de la ville, en solitaire. Le soir, il écoutait les ménestrels chanter des aventures fantastiques en sirotant une bière pas si mauvaise. La Comté lui manquait un peu, mais il y avait quelques Hobbits qui vivaient à Bree, ainsi qu’une petite communauté établie sur les bords du marais, au sud-est de la ville.

« En suivant le chemin vert vers le Sud, tu seras à l’Auberge abandonnée en une journée ! » Encore une missive à porter, un aller-retour finalement plutôt calme, ponctué d’une impression dérangeante. Les Terres Solitaires auraient pu être nommés les terres désolées. Il avait pu voir des campements gobelins pas si loin de la route… une route déserte où il n’avait croisé personne. L’auberge en question donnait effectivement l’air d’avoir été abandonnée par la joie depuis maintenant bien longtemps. Et la silhouette sombre de l’immense montagne qui la surplombé ne rendait pas le bouge plus rassurant.

Une rencontre et une nuit blanche

Le soleil brillait, l’air était chaud et il transpirait à grosses goûtes. Traco écumait les Champs Verts depuis le début d’après-midi, chassant les ours et les loups qui menaçaient les bergers du Trou des grisards. La chasse était bonne, mais la multiplication de ces bêtes dans la Comté n’en restait pas moins étrange. Ça… et les gobelins. Un tintement étrange le tira de ses pensées.

Un jeune aide-frontalier

Traco, Fils de Reyno, est un jeune hobbit d'une vingtaine d'année.

Dès son plus jeune âge, il a travaillé dans les champs avec son Grand-Père, Braco, ce qui fait de lui quelqu'un de plutôt bien bâtit pour les petites-gens... Ses yeux bruns trahissent sa curiosité, et une petite cicatrice sur l'oeil droit sa tendance à l'imprudence...