Une rencontre et une nuit blanche

Le soleil brillait, l’air était chaud et il transpirait à grosses goûtes. Traco écumait les Champs Verts depuis le début d’après-midi, chassant les ours et les loups qui menaçaient les bergers du Trou des grisards. La chasse était bonne, mais la multiplication de ces bêtes dans la Comté n’en restait pas moins étrange. Ça… et les gobelins. Un tintement étrange le tira de ses pensées.

«  Bonjour ! Vous... Vous êtes frontalier ?
-          Traco, Apprenti Frontalier, pour vous servir.
-          Enchantée, je me nomme Hippolyne. Il y a un berger, là, au Nord, Mungo Fouine… Les Gobelins ont enlevé l’une de ses bêtes… Je voulais l’aider, mais seule je ne pense pas y arriver.
-          Des… Gobelins… »

Traco se dit que la présence des Gobelins au Nord des Champs Verts allait devenir de moins en moins secrète. Cela, bien sûr, allait semer le trouble dans la Comté à quelques jours du Festival des Lithes. Il observa attentivement la jeune hobbite, se demandant par quel miracle elle comptait échapper aux gobelins sans armes. Quelques pas plus tard, alors qu’un Ours Noir s’approchait, Traco pu observer  avec quelle efficacité le tintement de la cloche qu’elle portait effrayait les animaux. Hippolyne lui expliqua qu’elle n’était pas convaincue de son fonctionnement sur les Gobelins, et que par conséquent, il était plus prudent d’y aller accompagner.

Une heure plus tard, les deux hobbits se tenaient à l’entrée du Camp gobelin, à l’extrémité Nord-Est de la Comté. Quelques minutes de plus, et les deux sentinelles étaient à terre, et Hippolyne semblait rassurée de voir sa Cloche aussi efficace qu’avec les ours. Nos deux aventuriers firent quelques pas dans le camp, restant à couvert, et trouvèrent heureusement assez vite l’ovidé. Un quart d’heure plus tard, deux autres gobelins avaient rejoint les Valars, et la brebis égarée avait retrouvé son Maître. Mungo remercia chaudement les deux sauveteurs, et leur indiqua la route à suivre afin de rejoindre Scary avant la tombée de la nuit.


Le soleil rougeoyait, se couchant loin derrière la Forêt de Bindbole, alors que les deux compères pénétraient dans Scary. Ils n’avaient fait que quelques pas, lorsque Wilcome Tunellier les alpagua. Il leur raconta une histoire à dormir debout, celle du crâne du Chef Gobelins Golfimbuls - oui, celui qui avait été défait par le Taureau Mugissant – qui serait apparu dans la Carrière de Scary. C’était selon lui la cause de la présence des Gobelins dans la région. Mais il n’arrivait pas à faire le lien avec les araignées géantes qui avaient pris possession de la Carrière. Traco et Hippolyne se regardèrent, blêmes. Un crâne de Gobelin et des araignées géantes… Ils avaient espéré meilleur réconfort en arrivant ici. Traco expliqua à Hippolyne que s’était son devoir, et qu’il allait y aller. « Si les Frontaliers ne protègent pas nos braves Hobbits, qui va le faire ? » Lança-t-il. Après une brève hésitation, Hippolyne décida de l’accompagner à condition qu’il passe devant. Traco bomba le torse, mais intérieurement il était rassuré d’avoir le tintement de cloche de sa comparse… Son moral n’en serait que meilleur une fois sous terre.

La nuit tombée lorsqu’ils arrivèrent à l’entrée de la grotte, là où les mineurs entraient habituellement en chanson, ils pénétrèrent à pas feutrés. Les araignées géantes étaient… géantes ! Et immondes par-dessus le marché. Le pire était qu’une fois à l’intérieur, il était difficile de rester de les éviter, elles et leurs toiles. Par chance, ils trouvèrent le crâne dans l’une des premières salles qu’ils visitèrent. Une fois celui-ci mis précieusement dans un sac, ils tournèrent les talons et déguerpirent…

Alors qu’il lui rapportait le fameux crane, Wilcome leur demanda de le rapporter à Grand’Cave. Baudoin Quedrenard, de la Société de Mathoms, voudrait surement y jetter un œil. D’un échange de regard entendu, traco et Hippolyne décidèrent que cela pouvait attendre le lendemain… et se dirigèrent vers la Taverne. Et c’est là que l’histoire… ne s’arrête pas !

Fosco Bophin, le neuveu de Prunelia et marchand du village, leur sauta litéralement dessus. Les deux hobbits étaient, selon ses dires, doués d’un courage digne du Taureau Mugissant et fort comme des Grandes-Gens… Cela tombé fort bien, car il avait besoin de leurs services sur le champ. Il avait égaré l’ombrelle de sa tante, et celle-ci rentrait à Scary demain à l’aube ! Bon gré, mal gré, nos deux comparses reprirent le chemin du Nord, vers le camp de Gobelins que Fosco leu avait indiqué sur leur carte.

Une heure de marche plus tard, Traco et Hippolyne arrivait au fameux camp. La nuit et les arbres aidant, ils se faufilèrent discrètement… Mais le camp était immense, et les gobelins nombreux. Pas après pas, la fatigue et la peur les envahissaient. Ils allaient faire demi-tour quand ils apperçurent un objet d’une couler rose détonant avec l’ambiance lugubre qui les entouraient. L’ombrelle, visiblement gardée telle un trophé par quatre Gobelins. L’un d’entre eux était assoupi. Ce fût la première victime, recevant une javeline de Traco. Les trois autres immondices se précipitèrent vers les jeunes hobbits. Traco dressa son bouclier, et fit front. La cloche d’Hippolyne qui tinter derrière lui effrayait les gobelins, et le rendait serein, presque calme. Alors qu’il distribuait des coups de dague, il entendit la voix d’Hyppoline commencer à chanter une douce mélodie. Il était maintenant complètement apaisé, et chacune de ses estocades faisaient mouche. « Comme une magie elfique » se surprit-il à penser. Quelques minutes plus tard, les corps des gobelins étaient sans vie, et Hippilyne ramassa l’ombrelle.

C'est alors que le soleil se levait presque que nos deux hobbits étaient enfin de retour à Scary. Alors qu'Hippolyne se dirigeaient vers Fosco pour lui rendre l'ombrelle, Traco, à bout de forces, s'assit sur les marches de la Taverne. Il fût pris d'un fou rire incontrôlable quand il vit Hippolyne verte de rage en train de passer un savon à Fosco. Ne saisissant aucun mot de la discussion hormis "Vous n'êtes qu'un imbécile, un pauvre fou, vous savez où nous sommes allé !? " A vrai dire, il ne voulait pas connaitre le fin mot de cette histoire, pensant au fond de lui qu'il aurait fait manger l'ombrelle à ce Bophin s'il s'avérait qu'il les avait mené en bateau...

Hippolyne vint s'asseoir à ses côtés, et ils restèrent là, à contempler le levant, exténués et rigolards. Alors que la chaleur du jour revenait peu à peu, ils décidèrent de rentrer chacun chez eux, pour dormir un peu. Une fois deux poneys loués, Hippolyne parti vers le Sud, en direction de Lézeau, alors que Traco fît route vers l'Ouest et Grand'Cave.